Il n’y a pas de prescription pour les victimes d’abus!

Il n’y a pas de prescription pour les victimes d’abus : l’histoire ne se termine jamais vraiment.
J’ai eu un échange hier avec un individu qui critique la destructivité manifeste (alcool et autosabotage) d’une autre personne. Je souligne qu’il est connu que cette dernière a été abusée à l’enfance. L’autre me dit d’un ton catégorique : »bah il est temps qu’elle passe à autre chose, de l’eau a coulé sous les ponts depuis, non? ».
J’ai répondu »non ».
Car ce n’est pas une question de volonté.
Je le répète : ce n’est pas une question de volonté !
Beaucoup de personnes ayant subi des abus dans leur enfance portent en elles une souffrance qui ne se guérira jamais entièrement avec le temps. Et cela, même si elles semblent avoir «tourné la page» à l’extérieur. Que ce soient par exemple (il y en a bien d’autres encore), des abandons, des violences physiques, de l’abus narcissique, des violences sexuelles, un climat incestuel ou incestueux, ou encore être témoin de violences conjugales, ces blessures profondes continuent de se manifester à travers les décennies. Il n’y a pas de répit.
Ce que beaucoup semblent oublier ou ne pas savoir, c’est que le traumatisme n’a pas de date de péremption. Il s’installe, se cache et surgit parfois des années plus tard dans une sorte de tourbillon invisible.
Les résolutions annuelles: pourquoi elles échouent

Notre cerveau, cet adorable petit organe, a du mal avec les grands changements. Il aime la régularité et l’habitude, ce qui veut dire que de passer de « je ne fais rien » à « je fais à fond » peut être un poil trop ambitieux.
On le sait, mais j’insiste encore, la volonté seule ne peut la plupart du temps pas suffire à contrer des années d’habitudes.
Je vous propose directement ici 4 points qui peuvent aider à faire tenir les résolutions de janvier :
Se moquer de ceux qui se font arnaquer (faux Brad Pitt)…

L’histoire de cette femme arnaquée par un faux Brad Pitt illustre un phénomène bien plus universel qu’il n’y paraît : la tendance humaine à juger autrui pour valoriser sa propre position.
Les réactions moqueuses et parfois cruelles que l’on observe sur les réseaux sociaux révèlent un besoin de se sentir supérieur face à une erreur perçue comme « stupide ». Mais derrière cette façade se cache une méconnaissance des mécanismes de manipulation psychologique. L’histoire de cette femme arnaquée par un faux Brad Pitt illustre un phénomène bien plus universel qu’il n’y paraît : la tendance humaine à juger autrui pour valoriser sa propre position.
Les réactions moqueuses et parfois cruelles que l’on observe sur les réseaux sociaux révèlent un besoin de se sentir supérieur face à une erreur perçue comme « stupide ». Mais derrière cette façade se cache une méconnaissance des mécanismes de manipulation psychologique.
LES PSYCHOPATHES SONT-ILS VRAIMENT DES MEURTRIERS ?

Partons d’un malentendu fréquent : la psychopathie est souvent caricaturée dans la culture populaire, particulièrement dans les films américains. Des personnages comme Hannibal Lecter (Le Silence des Agneaux) ou Patrick Bateman (American Psycho) incarnent des psychopathes archétypaux : manipulateurs, insensibles, et dépourvus de remords.
Hannibal Lecter illustre la froideur émotionnelle et l’absence totale de culpabilité, même lorsqu’il commet des actes de cannibalisme. Patrick Bateman, quant à lui, est un exemple de psychopathe intégré dans un milieu social élevé, cachant sa violence sous une façade de normalité. Ces figures fictives, bien que fascinantes, sont des représentations exagérées et souvent irréalistes.
Du côté des films français, la fascination pour les manipulateurs dénués d’empathie existe également. Cependant, les psychopathes meurtriers en série sont moins omniprésents que dans le cinéma américain. En France, le psychopathe est souvent moins spectaculaire, mais tout aussi machiavélique dans ses intentions.
Techniques de manipulation psychosociale

Je vous propose d’aborder quelques-unes des techniques de manipulation bien connues qui viennent réduire considérablement la réalité du consentement « libre » dans nombre de situations où l’autorité d’une personne sur l’autre s’exprime. Il n’est pas simple en effet d’identifier pour un individu ce moment où il est pris au piège dans la nasse de la manipulation de l’autre, tandis qu’il pense son accord comme éclairé et librement consenti. Dans de nombreux cas, ce n’est pas parce que je vis ma soumission librement consentie que je ne suis pas moins soumis au pouvoir de persuasion manipulateur de l’autre. Le « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens » est un ouvrage écrit par Jean-Léon Beauvois et Robert-Vincent Joule. Publié pour la première fois en 1987, ce livre explore les techniques de manipulation psychosociale et comment elles peuvent être utilisées dans la vie quotidienne, souvent sans que nous en soyons conscients.
Vous trouverez ci-après un résumé des principales techniques de manipulation décrites dans l’ouvrage.
DÉVELOPPEMENT MORAL – Modèle de Kohlberg

Cet article présente le modèle de développement moral de Lawrence Kohlberg qui est l’un des cadres théoriques les plus influents dans le domaine de la psychologie morale. Développé dans les années 1950 et 1960, ce modèle vise à expliquer comment les individus développent leur capacité à juger moralement au cours de leur vie. Le modèle de développement moral est basé sur une série d’étapes progressives, chacune représentant un niveau supérieur de raisonnement moral comme le propose Kohlberg.
Kohlberg a expliqué son modèle en affirmant que le développement moral est un processus progressif, où chaque stade représente une compréhension plus sophistiquée de la moralité que le précédent.
Selon ses propres mots, en 1971, « La moralité de l’action dépend de la manière dont l’acteur structure la situation, et non simplement des valeurs et des règles morales suivies ».
L’individu au travail & la soumission librement consentie

A la suite de l’article sur le concept de la soumission librement consentie, nous poursuivons ici notre analyse en s’intéressant plus particulièrement à la question du consentement au travail.
En plaçant en effet notre réflexion dans le cadre du travail, nous pouvons dire que la soumission librement consentie au travail relève de toute évidence d’une dynamique complexe, reflétant les interactions entre les employés, leurs collègues, et leurs supérieurs. Cette dynamique se manifeste lorsque les individus acceptent les directives, les tâches, ou les normes de l’organisation non pas par contrainte, mais parce qu’ils y voient un sens, une valeur, ou parce qu’ils adhèrent volontairement aux objectifs et à la culture de l’entreprise.
Dès lors cette forme de soumission soulève plusieurs enjeux importants pour les individus au travail, touchant à l’autonomie, à l’identité professionnelle, et à la satisfaction au travail.
L’autonomie
Un des enjeux m’apparaissant important de la soumission librement consentie au travail est la question de l’autonomie. Les employés cherchent souvent à maintenir un certain degré de contrôle sur leur travail, désirant que leurs tâches et responsabilités reflètent leurs compétences et leurs intérêts. La soumission librement consentie, dans ce contexte, peut être perçue comme une manière de préserver l’autonomie, dans la mesure où les choix et les engagements pris sont alignés avec les valeurs personnelles et professionnelles de l’individu. Cependant, cette dynamique peut devenir problématique si l’employé se sent poussé à consentir à des demandes qui vont à l’encontre de ses propres intérêts ou convictions, menaçant son sentiment d’autonomie et de contrôle.
Manipulation et abus dans la sexualité: le consentement éclairé en question

La sexualité, en tant que domaine intime et personnel, requiert un consentement éclairé et mutuel entre partenaires. Cependant, certaines situations peuvent faussement apparaître comme des cas de soumission « consentie » alors qu’en réalité, elles sont marquées par la manipulation ou une posture d’autorité abusive.
Afin d’explorer cette notion du consentement, je vous propose d’appuyer notre pensée sur les différents aspects qui m’apparaissent illustrer les dynamiques problématiques abusives:
Pression psychologique ou émotionnelle
Un partenaire peut exercer une pression psychologique ou émotionnelle sur l’autre pour obtenir un consentement sexuel, en utilisant des tactiques de manipulation telles que la culpabilisation, la honte, ou l’insistance sur des normes relationnelles ou sexuelles spécifiques. Dans de tels cas, même si un consentement verbal est donné, il peut ne pas être éclairé, ni librement consenti, car il est obtenu dans un contexte de contrainte émotionnelle. L’utilisation de la manipulation émotionnelle est clairement établie lorsque l’on cherche à faire culpabiliser son partenaire (« Si tu m’aimais vraiment, tu le ferais »), à créer un sentiment de dette émotionnelle, ou à jouer sur la peur de l’abandon pour obtenir un consentement sexuel. Ces tactiques sapent la liberté de choix de l’individu, le poussant à se soumettre pour éviter des conséquences émotionnelles négatives.
Couple: la question de la soumission librement consentie

Pour être librement consentie, la soumission repose sur une communication ouverte et honnête, où les deux partenaires expriment leurs désirs, leurs besoins, et leurs limites. Le consentement joue ici un rôle central, assurant que toute forme de soumission est basée sur une compréhension et un accord mutuel. Cela implique un processus de négociation réel où les deux parties discutent et s’accordent sur divers aspects de leur relation, qu’il s’agisse de décisions majeures comme celles concernant la sexualité, les finances, l’éducation des enfants, ou des choix de vie, ou de questions plus quotidiennes comme la répartition des tâches ménagères par exemple.
L’équilibre des pouvoirs est donc à questionner car une relation saine implique un équilibre où aucun partenaire n’exerce de pouvoir disproportionné sur l’autre. Lorsque la soumission est librement consentie, souvenons-nous qu’elle est le résultat d’un choix personnel, reflétant une dynamique de pouvoir équilibrée.
Dès lors, quand cette soumission devient unidirectionnelle ou reflète une dynamique de pouvoir inégal, où un partenaire consent régulièrement aux désirs de l’autre sans échange réciproque, alors la soumission consentie «librement» n’est-elle pas questionnable?
POURQUOI SOMMES-NOUS INFLUENÇABLES? – DÉCOUVRIR L’INFLUENCE SOCIALE

L’influence sociale, en psychologie sociale, se réfère aux diverses manières par lesquelles les individus affectent les pensées, les sentiments, et les comportements des autres, que ce soit de manière directe ou indirecte, intentionnelle ou non. Ce concept passionnant (je lui ai dédié aussi une vidéo d’introduction que vous pourrez trouver ici ) englobe un large éventail de phénomènes, allant de la simple imitation inconsciente jusqu’à la persuasion délibérée et l’obéissance à l’autorité. L’essence de l’influence sociale repose sur la notion que notre comportement est souvent modelé par les normes, les valeurs, les attitudes et les actions de ceux qui nous entourent. Que ce soit dans le cadre familial, dans les groupes d’amis, au travail, ou au sein de la société en général, il m’apparait que les individus sont constamment exposés à des forces sociales qui peuvent modifier leur manière de penser, de ressentir et d’agir. L’influence sociale reflète donc selon moi une composante fondamentale de la nature humaine, soulignant notre interdépendance et notre besoin d’appartenance. À travers des processus comme la conformité, la persuasion, et l’obéissance, l’influence sociale façonne non seulement nos choix personnels, mais aussi les normes et les dynamiques de groupe, jouant ainsi un rôle crucial dans le développement social et culturel des individus.
On va s’attarder d’abord un peu sur la conformité, la persuasion, et l’obéissance qui sont, vous l’avez saisi, les piliers fondamentaux de l’influence sociale, et qui offrent un cadre pour comprendre comment les individus (nous tous, vous et moi également donc…) adaptent leurs comportements, attitudes et croyances en réponse à la présence réelle ou imaginaire des autres. Solomon Asch (1951) a mis en évidence l’impact de la conformité dans ses expériences, montrant que les individus sont prêts à renier leur propre perception pour s’aligner sur les réponses incorrectes du groupe, illustrant la puissance de la pression sociale. « La plupart des individus ont une tendance à se conformer, à un certain degré, aux normes du groupe auquel ils appartiennent, ou même à un groupe auquel ils aspirent appartenir » dira l’auteur en 1951.
La persuasion, quant à elle, implique un changement d’attitude ou de comportement provoqué par une communication visant à influencer. Je vous renvoie aux travaux de Robert Cialdini de 1984 où il décrit les principes clés de la persuasion, tels que la réciprocité, la cohérence, la preuve sociale, l’autorité, la sympathie et