ESPRIT PSY

Du piège de la relation médicale pour les victimes d’abus

Les personnes ayant connu ou devant suivre un parcours médical au long cours peuvent être confrontées à un sentiment d’inconfort (voire même de détresse) au sein de leur relation avec leur soignant.
La maladie et la douleur créent en nous une posture de faiblesse face à celui «qui sait», celui «qui peut». Cette attente vis-à-vis de l’autre peut être particulièrement difficile pour une personne victime d’abus.Comment ne pas glisser dans la position de l’enfant fragilisé qui attend que le parent sauveur prenne en charge sa souffrance?
Ces attentes, plus ou moins conscientes, créent un profond malaise, qui verra chaque erreur relationnelle du professionnel comme un abus réitéré, un abandon cruel.Le manque de disponibilité, de temps d’écoute, d’empathie et de solutions est pourtant courant chez des professionnels de la santé débordés et épuisés (ou trop techniques et détachés de l’humain).Autant de petits accrocs à la toile de la relation patient/soignant qui peuvent vous porter préjudice dans votre parcours de soins en tant qu’ancienne victime d’abus.
La question qui se poserait naturellement si vous étiez confronté à ce sentiment d’impuissance et d’abus est de savoir comment inverser la tendance pour reprendre prise sur votre parcours médical.Un des meilleurs conseils qui m’a été donné pour faire face aux années de maladie a été de me placer en position de cheffe d’orchestre de mes soins.Coordonner les différents acteurs, faire des comptes rendus écrits des rendez-vous, poser des questions réfléchies à l’avance et prendre des notes, planifier un programme de soins : autant de petites astuces qui changent la dynamique.
D’un patient silencieux en attente, j’ai proposé aux médecins de voir un adulte conscient et aux commandes, en recherche de « prestations » plus que de « protection »

Somatisation: quand l’esprit parle avec des maux que l’esprit ne peut pas dire

Je croise régulièrement des personnes qui traversent des années d’errance médicale sans qu’aucun examen ne puisse expliquer ce qu’elles ressentent: par exemples fatigue persistante, migraines récurrentes, douleurs abdominales inexpliquées, palpitations soudaines, oppressions thoraciques, tensions musculaires diffuses ou encore insomnies chroniques.
D’autres font face à des troubles plus spécifiques comme une chute de cheveux continue (alopécie), des douleurs pelviennes inexpliquées, des cystites à répétition qui ne révèlent aucune cause organique, ou encore pour d’autres des troubles digestifs handicapants malgré des analyses normales.
Ce sont tous des symptômes bien réels, souvent invalidants, qui pourtant échappent à toute explication médicale traditionnelle.
C’est à ce moment-là qu’une autre hypothèse mérite d’être envisagée : celle de la somatisation.
La somatisation ne signifie pas que la douleur est « imaginaire » ou « exagérée ».
Bien au contraire, c’est une véritable manifestation corporelle qui traduit une charge psychique non résolue, une douleur émotionnelle qui s’est enkystée et que le corps exprime à sa manière.
Je me souviens d’une patiente qui pendant des années a souffert de crises de tachycardie violentes. Chaque fois qu’elle participait à certaines discussions son cœur s’emballait à un point tel qu’elle était persuadée d’avoir un problème cardiaque grave. Après des consultations et des examens approfondis, les médecins lui ont assuré que son cœur était en parfaite santé. Mais son corps, lui, réagissait comme s’il était en danger de mort.

Avec le temps tu finiras par oublier ton traumatisme… NON!!!

Le traumatisme s’ancre profondément, comme une sorte de trace brûlante dans l’inconscient et dans le corps et, chose que je trouve immensément cruelle pour la victime, il ne se dilue donc pas dans les jours qui passent.
Pour certaines victimes, quand il ne brûle pas directement, au mieux il couve, il hiberne quelques temps si je puis dire pour souvent d’un coup se réactiver par exemple à travers des sensations, des peurs inexpliquées, des cauchemars ou une hypervigilance permanente (comme si la menace n’avait jamais réellement disparu).
Gardons à l’esprit que ce qui caractérise le traumatisme, ce n’est pas tant le souvenir de l’événement que la façon dont il reste bloqué dans un présent perpétuel, échappant au processus naturel d’intégration (historisation) qui permet habituellement de reléguer les souvenirs difficiles au passé.
J’ai souvent entendu des patients me dire, à peu de choses près : « je sais que c’est fini, que c’est du passé ce qui m’est arrivé, mais une part de moi semble

Il n’y a pas de prescription pour les victimes d’abus!

Il n’y a pas de prescription pour les victimes d’abus : l’histoire ne se termine jamais vraiment.
J’ai eu un échange hier avec un individu qui critique la destructivité manifeste (alcool et autosabotage) d’une autre personne. Je souligne qu’il est connu que cette dernière a été abusée à l’enfance. L’autre me dit d’un ton catégorique :  »bah il est temps qu’elle passe à autre chose, de l’eau a coulé sous les ponts depuis, non? ».
J’ai répondu  »non ».
Car ce n’est pas une question de volonté.
Je le répète : ce n’est pas une question de volonté !
Beaucoup de personnes ayant subi des abus dans leur enfance portent en elles une souffrance qui ne se guérira jamais entièrement avec le temps. Et cela, même si elles semblent avoir «tourné la page» à l’extérieur. Que ce soient par exemple (il y en a bien d’autres encore), des abandons, des violences physiques, de l’abus narcissique, des violences sexuelles, un climat incestuel ou incestueux, ou encore être témoin de violences conjugales, ces blessures profondes continuent de se manifester à travers les décennies. Il n’y a pas de répit.
Ce que beaucoup semblent oublier ou ne pas savoir, c’est que le traumatisme n’a pas de date de péremption. Il s’installe, se cache et surgit parfois des années plus tard dans une sorte de tourbillon invisible.

INTERPRÉTER SES RÊVES AVEC FREUD

Je vous propose ici un article permettant d’explorer plusieurs dimensions des rêves.
Des études ont démontrées que le lobe préfrontal (celui qui est en charge principalement de la gestion de la cohérence des informations que nous traitons) est au repos au cours de la phase de sommeil paradoxal.
On peut dire que la censure de notre esprit s’est éteinte et qu’il est donc difficile pour notre esprit de différencier le vrai du faux. C’est pourquoi nos rêves nous apparaissent souvent au moment du réveil comme incohérent et brouillon.
Le rêve semble souvent composé d’événements, de lieux ou de personnages que l’on a rencontré au cours de la journée ou des jours précédents. On peut affirmer qu’il y a un lien entre rêve et mémoire.  Reste savoir si la nouvelle réalité que nous éprouvons dans nos rêves possède un sens au-delà des incohérences constatées et s’il existe un moyen de décrypter ce sens…

Le problème reste qu’il y a beaucoup d’incertitudes autour du rêve et de ses interprétations, certains étant prêt à généraliser ce qui ne peut pas l’être.
Une petite mise en garde s’impose:  je ne propose ici dans ces exemples que des analyses générales car chaque individu construit ses rêves différemment compte tenu de la singularité de son parcours de vie.
Ainsi tous les dictionnaires et sites d’interprétation des rêves que l’on trouve sur le marché sont considérés comme ineptes d’un point de vue scientifique. Il est impossible de fournir une explication commune à des rêves individuels : leur signification, si elle existe, ne peut être que personnelle pour ne pas dire unique.

PSYCHOSE

Pour présenter globalement le terme de psychose, nous pouvons dire que ce terme est désormais courant dans le champ de la psychiatrie et de la psychologie clinique, et qu’il désigne un état mental caractérisé par une perte de contact avec la réalité. Les individus affectés peuvent expérimenter des hallucinations, des délires, et des troubles de la pensée, influençant profondément leur capacité à fonctionner au quotidien. L’évolution historique du concept de psychose révèle non seulement l’avancée de notre compréhension des troubles mentaux, mais, et c’est un axe d’analyse particulièrement intéressant pour moi, aussi la manière dont la société perçoit et traite les personnes atteintes. Aux origines, dans l’Antiquité, il semble que les troubles psychotiques furent souvent interprétés à travers le prisme de la spiritualité et du surnaturel. Hippocrate, considéré comme le père de la médecine occidentale, semble avoir été l’un des premiers à proposer une explication des maladies mentales en termes de déséquilibres des fluides corporels, s’éloignant ainsi des interprétations mystiques prévalentes à l’époque (Berrios, 1996). À l’ère médiévale, la perception des maladies mentales a basculé de nouveau vers le surnaturel, associant souvent la psychose à la possession démoniaque ou à la punition divine. Cette période sombre s’est caractérisée par des traitements cruels et inhumains (je vais vous épargner ici les descriptions associées aux traitements et châtiments…) des personnes souffrant de troubles mentaux, reflétant la stigmatisation et la peur que suscitent ces conditions. La Renaissance semble avoir apporté un renouveau dans la compréhension et le traitement des maladies mentales. Des figures comme Philippe Pinel à la fin du 18ème siècle et plus tard Jean-Étienne Dominique Esquirol début 19ème siècle, ont joué un rôle déterminant dans la réforme des asiles psychiatriques et l’introduction d’un traitement plus humain des patients. Pinel, en particulier, est célèbre pour avoir délié les patients considérés comme fous dans l’asile de Bicêtre à Paris, marquant le début d’une ère de traitement plus bienveillant (Foucault, 1961). Quand on y réfléchit bien, c’est il y a bien peu de temps… Le 19ème sièc

L’INCONSCIENT SELON FREUD

Sigmund Freud, le « père » de la psychanalyse, a introduit l’un des concepts les plus révolutionnaires dans le domaine de la psychologie : l’inconscient.
Cette notion, centrale à la théorie psychanalytique, repose sur l’idée que la plupart de nos pensées, sentiments et comportements sont influencés par des processus mentaux dont nous n’avons pas conscience. L’inconscient est pour Freud un réservoir d’impulsions, de désirs, et de souvenirs refoulés, qui façonnent notre personnalité et notre vie psychique sans que nous en soyons pleinement conscients.
Je vous propose d’explorer, dans cet article, ce concept, ses fondements théoriques et les mécanismes présentés par Freud.