L'hypersensibilité est une caractéristique, pas une personnalité
L’hypersensibilité est un sujet qui peut pousser à faire des amalgames.
Le premier serait de faire de la caractéristique d’hypersensibilité une carte de visite, une donnée qui réduirait l’individu à une caractéristique unique.
Ce serait à mon sens très réducteur, générateur de confusion.

Par exemple, combien de fois lit-on sur le sujet de la congruence que « les hypersensibles » sont des « détecteurs à mensonges »! Mais non en fait, certaines personnes hypersensibles pourront ne pas être un »détecteur à mensonges » comme il est stigmatisé sur certains forums. Là où d’autres pourront pourront cependant valider la présence dans leur hypersensibilité du critère de la profondeur du traitement des informations. Et dans tous les cas attention à ne pas tomber cependant dans la caricature du super-pouvoir ou du super-héro (comme trop souvent véhiculée sur certains forums d’ailleurs avec les termes »détecteur de mensonges » par exemple…): j’écoute en séances depuis très longtemps des personnes hypersensibles (avec une dimension d’hypervigilance et un critère de profondeur de traitement des informations marqué) qui ont malheureusement été flouées ou abusées en famille, couple ou au travail ou encore par des escrocs ou arnaqueurs… Ce qui n’enlève rien à leur hypersensibilité. Il en va de même dans toutes les dimensions de l’hypersensibilité il me semble…
Pour avoir pris le temps de lire de nombreux témoignages depuis plusieurs années, il
me semble que certaines personnes, sur les forums regroupant des personnes dites hypersensibles, oublient bien souvent que l’hypersensibilité:

– est définie comme une caractéristique,
– ne définit donc nullement une personnalité ni une orientation des ressentis émotionnels
– n’est pas une pathologie et n’est pas la cause de pathologies annexes.
Si l’on perd de vue cela, on pourra projeter/superposer sur une hypersensibilité beaucoup de choses.
Or lorsqu’on considère le parcours de vie exprimé par certaines personnes, elles semblent en difficulté pour différencier la caractéristique d’hypersensibilité, d’une part, et de l’autre l’ensemble des autres paramètres qui influencent leur vécu émotionnel et sensoriel.
Je le redis, ces paramètres n’empêchent nullement la caractéristique d’hypersensibilité d’être présente et de s’exprimer comme amplificateur si cette dimension est effective chez un individu (j’en profite pour rappeler que l’hypersensibilité n’est d’ailleurs pas forcément d’avoir toutes les dimensions à »taux maximum »…)
Pour ne citer que quelques-uns des paramètres, indépendants les uns des autres, ou pour certains cumulés entre eux, qui peuvent participer depuis très longtemps pour un individu à l’expression de l’hypervigilance, l’acuité sensorielle, l’hyper-empathie, la focalisation sur la congruence, les effondrements émotionnels, les émotions amplifiées dans les deux sens, le sentiment global de fragilité émotionnelle, le vécu d’une charge mentale extrême et chronique, la méfiance, le sentiment de vide, le sentiment de solitude, le ressenti d’abandon, etc, nous pouvons mentionner :
– la structure psychique
– la psychopathologie (paranoïa, …)
– d’autres éléments neuro-atypiques
– la sur-adaptation défensive aux abus émotionnels ou physiques vécus à l’enfance (climat incestuel, fusion, manipulation, emprise, violences conjugales,…)
– l’expression de la mémoire traumatique avec ou sans amnésie traumatique,
– l’état de stress post-traumatique (simple ou complexe)
– les mécaniques neurobiologiques liées à l’angoisse chronique
– les deuils gelés (qui palpitent)
– les deuils complexes ou impossibles
– l’anxiété chronique en réponse automatique à un style d’attachement insécure
– l’état dépressif chronique
– la prise de drogues ou d’alcool ou certains traitements
– les troubles du sommeil chroniques,
– les troubles alimentaires,
– etc.
En travail thérapeutique, il ne s’agira par exemple pas de »traiter » l’hypersensibilité d’une personne, qui est une caractéristique du fonctionnement cérébral, mais plutôt de proposer une réflexion à l’aménagement de moments de repos psychiques ou sur la capacité à poser des limites selon les besoins.

C’est ce qui fait que l’on peut tout à fait être hypersensible et épanoui(e) à un moment de sa vie et inversement.
Je connais de nombreux patients hypersensibles qui ont pu l’expérimenter et qui vivent bien différemment leur équilibre de vie émotionnel en ayant dé-superposer certains paramètres et en ayant pris en compte certains autres.
De même, mais c’est un autre débat, certaines personnes pourront concevoir cette caractéristique à un moment de leur vie comme un atout (certains soignants, consultants, artistes, etc,.) et d’autres pas selon l’expression des exemples de paramètres que j’ai pu mentionner un peu plus haut dans ce texte.
Pour conclure ce partage, au-delà de la caractéristique d’hypersensibilité, souhaitons sincèrement et espérons que cela reste possible, pour toute personne de trouver, malgré tout j’ai envie de dire, un équilibre de vie lui permettant de se sentir bien au monde.
Je vous propose ici quelques articles et vidéos sur des sujets qui pourraient vous intéresser:
- Agressions sexuelles et harcèlement en France
- Pourquoi sommes-nous influençables? – L’influence sociale
- La soumission à l’autorité – Quelques réflexions à la suite des conclusions de Milgram
- La valorisation du travail, une injustice sociale?
- Le conformisme (Psychologie Sociale)
- Familles incestuelles (Emprise, intrusions & abus narcissiques): INCESTE MORAL
- Conséquences du climat familial incestuel: Inceste moral et traumatismes subis
- Narcissisme et personnalité narcissique toxique
- PERVERS NARCISSIQUE (profil et mécanismes)
- ÊTRE NORMAL, C’EST QUOI ? PATHOLOGIQUE vs NORMALITÉ
- Philo/Psycho – S’abrutir l’esprit malgré soi: divertissement vs temps de loisir
Tous droits réservés – © William Milliat / Esprit Psy
Toutes les photos proviennent des banques d’images du site https://fr.freepik.com

Le triangle de Karpman, ce n’est pas juste un concept théorique pour étudiants en psycho, il peut être vite mis en pratique par tout un chacun, d'ailleurs je le propose assez souvent en consultation comme support à la pensée dans de nombreuses configurations de relations toxiques. Car c’est un outil redoutablement éclairant pour comprendre, en première...

Cette question on me la pose souvent et elle semble traduire une détresse vécue par de nombreuses victimes d'abus. J'avais déjà un peu abordé cette thématique il y a quelques semaines et je vous propose de continuer la réflexion en répondant rapidement ce matin à la question. Partons d'une situation tellement classique: une victime raconte son histoire...

Les personnes ayant connu ou devant suivre un parcours médical au long cours peuvent être confrontées à un sentiment d’inconfort (voire même de détresse) au sein de leur relation avec leur soignant.
La maladie et la douleur créent en nous une posture de faiblesse face à celui «qui sait», celui «qui peut». Cette attente vis-à-vis de l’autre peut être...

On aime bien cette phrase dans notre société, comme si la douleur était un professeur exigeant qui forge notre caractère...
Stop! C'est violent en fait ce qui se raconte en ce sens!
Car en réalité, tout ce qui ne nous tue pas peut aussi nous laisser brisés, fatigués, méfiants, etc. Survivre à une épreuve ne signifie pas en ressortir grandi, et parfois...

Aujourd'hui je vous propose un petit programme pour booster votre impact neurochimique!
Alors bien entendu il ne s'agit pas de contrer les tsunamis émotionnels ressentis par certains ou certaines selon les moments, mais plutôt de créer une gymnastique vertueuse dans les moments plus calmes où le conscient peut agir avec plus de puissance.
Je m'explique:...
No posts found