ESPRIT PSY

Présentation

Bonjour, je m’appelle William Milliat.

Mon parcours de travail sur moi et de clinique commence, sur les conseils d’un ami, au début de vingtaine avec l’analyse transactionnelle (AT) d’Éric Berne, étudiée trois ans en parallèle d’un suivi au sein d’un cabinet d’AT. C’était, pour mon esprit, une respiration enfin possible, avoir le droit de penser le fonctionnement psychique et les mécaniques relationnelles: ce fut plus qu’une révélation pour le jeune homme que j’étais, ce fut une révolution intérieure, le début d’une relecture possible de mon histoire et la permission tranquille de la dépasser.

Puis je me suis tourné, pas à pas, vers la psychanalyse. Mes premières lectures marquantes, au-delà de la découverte de Freud, ont été du côté de Winnicott (la “mère suffisamment bonne”, la “famille suffisamment bonne”) et l’idée selon laquelle un environnement “assez” fiable permet au sujet de se sentir exister sans se dissoudre. Très vite, j’ai approfondi le cadre maternel avec Klein (positions paranoïde-schizoïde et dépressive), Dolto (symbolisation du corps et effet du langage dans son ouvrage L’image inconsciente du corps), André Green (la “mère morte”, ces zones blanches de la psyché quand le lien s’éteint) et Bowlby/Ainsworth pour l’attachement, articulation précieuse, même si Bowlby, psychiatre et psychanalyste, ne développe pas un cadre strictement psychanalytique. Susan Forward n’est pas psychanalyste, mais ses ouvrages (parents toxiques, le chantage affectif) m’ont sensibilisé aux dynamiques relationnelles familiales délétères et aux liens d’emprise, c’est cette auteure qui m’a donné envie d’aller plus loin sur ces thématiques, et notamment de lire Alice Miller. Cette dernière, psychanalyste de formation puis critique éclairée de sa propre discipline (le drame de l’enfant doué, l’enfant sous terreur, la connaissance interdite,…) m’a offert une première grille de compréhension du traumatisme psychique et de sa symbolisation, de même qu’elle a pu m’aider à reconnaître la violence éducative ordinaire, l’emprise parentale et l’importance d’un témoin qui valide l’expérience de l’enfant devenu adulte. Je dirais aussi qu’Alice Miller m’a enseigné que si la théorie éclaire, elle ne doit jamais aveugler (j’apprenais ici à penser avec précaution la théorie des pulsions…). De là, la curiosité a fait son travail: Bion (fonction alpha, penser l’émotion), Joyce McDougall (les théâtres du corps), Bergeret (organisations névrotique, limite, psychotique), Roussillon (symbolisation du traumatique). Et puis il y a eu Paul-Claude Racamier, quelle rencontre! Les notions d’incestualité, de séduction narcissique, d’Antœdipe et d’inceste moral ont profondément orienté ma pensée.

Avec le recul, ces lectures, et d’autres, m’ont ouvert un champ des possibles: d’abord relier conflits, défenses, liens d’objet et histoire. Puis entendre ce qui se rejoue dans la relation thérapeutique. Enfin, passer de l’agir à la pensée en tenant compte des effets du traumatisme (reviviscences, culpabilité, honte, dissociation, somatisations, conduites d’apaisement, troubles divers, etc.), afin que le réel de la violence ne soit jamais minimisé ni requalifié en simple fantasme théorique…

Un jour, j’ai sauté le pas pour aller à la rencontre d’un psychanalyste d’orientation lacanienne. Cette première expérience de la cure ne m’a pas convaincu: allongé presque d’emblée sur un vieux divan, cadre trop rigide pour moi à l’époque, distance froide et séances parfois écourtées. Il aurait été souhaitable que le clinicien évalue mieux le dispositif adapté au sujet que j’étais alors. Il m’a fallu du temps pour dépasser cette mauvaise expérience et persévérer: d’abord une thérapie analytique dans un cabinet plus précautionneux, puis, un peu plus de deux ans plus tard, le début d’une analyse personnelle au dispositif classique. C’est à partir de là que j’ai pu structurer ma formation clinique psychanalytique: intervisions, séminaires et groupes de lecture (Freud, Lacan, Ferenczi,…), avec une réflexion constante sur le cadre et l’éthique.

En parallèle, mon parcours universitaire s’est construit en deux temps: d’abord en sciences de gestion à l’université Dauphine-Paris PSL (licence puis maîtrise, aujourd’hui Master 1), puis, par choix, en psychologie à l’université d’Angers (licence puis maîtrise, aujourd’hui Master 1). En 2005, j’ai intégré un Master 2 de psychopathologie clinique d’orientation psychanalytique à Angers. J’ai suivi l’ensemble des enseignements mais n’ai pas pu finaliser l’année universitaire et valider le diplôme: mon cabinet d’accompagnement du changement, ouvert la même année, s’est développé si rapidement que je n’ai pas trouvé le temps et l’énergie pour rédiger les travaux de fin d’études et notamment le mémoire. 

De 2005 à fin 2008, développant mon cabinet, j’ai constitué et animé une équipe pluridisciplinaire, piloté des missions dans sept pays et effectué des interventions résolument centrées sur l’humain: soutien psychologique, groupes de parole, analyses de la pratique, cellules de reclassement, prévention du stress, formations managériales et accompagnement du changement. Parallèlement à cette activité, mon travail d’analyse personnelle arrivait à maturité et le désir s’est imposé: me consacrer pleinement à la psychanalyse et à l’accompagnement thérapeutique. J’ai donc organisé, avec responsabilité, la fermeture de mon entreprise afin de pouvoir ouvrir ce nouveau chapitre.

Dès 2003, avant même l’ouverture de mon cabinet, j’avais commencé à accompagner des victimes d’abus familiaux au sein d’une association. Cette expérience, prolongée plusieurs années, m’a montré à quel point l’écoute peut devenir un espace vital pour des personnes dont la souffrance n’est pas reconnue. Ma vocation s’y est précisée: entendre et soutenir une parole fragilisée, souvent empêchée, mais toujours en quête de sens.

Mes stages universitaires et mon parcours professionnel m’ont confronté à des contextes contrastés (urgences psychiatriques, associations, maisons de retraite, entreprises). Chaque terrain m’a appris à ajuster la posture et le cadre: garder une continuité même dans l’urgence, coopérer avec le médical et le social, accepter les limites réelles sans renoncer à l’élaboration psychique. Ce va-et-vient entre “élaboration” (ce que j’étudie, ce que je relis) et “terrain” (ce que je rencontre) est devenu ma boussole et guide encore ma pratique: tenir un cadre vivant, entendre ce qui se rejoue dans la relation, travailler mes propres réactions pour rester fiable et utile.

Dans cet esprit, j’approfondis mes connaissances depuis plusieurs années sur certains éléments des Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) et les apports neurobiologiques du stress et du traumatisme. Non pour opposer les écoles, mais pour les faire dialoguer: par exemple, sur les compétences de régulation émotionnelle, sur la compréhension des circuits du stress et des émotions, des mémoires implicite/explicite, de la respiration et de l’ancrage corporel… Ce croisement ouvre des lectures multifacettes particulièrement utiles en thérapie de soutien et dans l’accompagnement des traumatismes complexes.

Je considère d’ailleurs que ma formation ne s’est jamais arrêtée, elle se poursuit dans ce dialogue entre les livres et les séances, entre ce que chacun ressent au sein du cadre qui nous soutient. La supervision joue ici un rôle déterminant: elle m’offre un regard tiers, exigeant, qui sécurise le cadre, éclaire avec bienveillance ce qui doit l’être et m’aide à ajuster parfois un rythme ou une hypothèse. Tout cela m’amène à être conscient que, bien que spécialisé en psychopathologie psychanalytique et en psychotraumatologie, j’apprends chaque jour auprès de mes patients: l’ampleur et la complexité des traumatismes (en particulier ceux issus de contextes familiaux défaillants) m’imposent humilité et persévérance, et me poussent donc à me perfectionner en continu.

Depuis 2010, les accompagnements thérapeutiques et la pratique analytique occupent l’essentiel de mon activité. J’y trouve une satisfaction simple et profonde: rencontrer, accompagner, soutenir l’élaboration psychique et constater, séance après séance, que les mondes internes deviennent plus habitables, avec par exemple moins d’emprise de la souffrance et plus de liberté dans la pensée et dans les liens.

 

Motivé par le désir de partager des connaissances, j’ai créé en 2015 la chaîne ESPRIT PSY que j’anime depuis sur Youtube.  (Note: la chaîne était initialement nommée Sapiens sur un caillou).  J’essaie de rendre accessible, en vulgarisant des concepts de psychologie ou de psychanalyse, une connaissance qui peut éclairer des personnes en questionnement, intéresser des étudiants de psychologie ou des praticiens en activité.

C’est en 2020 que j’ai commencé à travailler sur le site dédié Esprit Psy sur lequel vous lisez ces lignes, afin de pouvoir rassembler et partager l’ensemble des réflexions et vidéos de vulgarisation diffusées sur les réseaux sociaux. C’est sur ce site que je proposerai à l’avenir de nouveaux articles pour celles et ceux que cela intéresse.

Mon rapport aux réseaux sociaux est d’ailleurs maintenant limité à la chaîne Youtube Esprit Psy:

  • J’ai clôturé en 2022 mon compte Twitter lors de son rachat par Elon Musk et les modifications des politiques de modération associées, après 11 ans d’utilisation.
  • J’ai fermé la page Esprit Psy et mon compte Facebook en 2025, après dix années d’utilisation, en opposition à la nouvelle orientation en matière de politique des contenus et de l’introduction de Meta AI.
  • J’ai décidé de ne pas m’investir plus avant sur d’autres plateformes compte tenu de l’évolution des contenus depuis l’apparition de l’IA (clôture de mes comptes).

 

Depuis quelques années, j’ai entamé un travail d’écriture qui me permet de mobiliser certaines réflexions accumulées avec le temps, notamment sur la place de la victime dans notre société. J’élabore également à mon rythme sur des sujets en lien avec ma pratique clinique. C’est un exercice rigoureux que je trouve stimulant. J’espère pouvoir y consacrer le temps nécessaire, entre le temps alloué à mon cabinet et celui dédié à ma vie personnelle, pour aboutir dans un délai raisonnable à la publication de ces réflexions, histoire de proposer un partage sous une forme qui m’a toujours convenu: le livre papier.